Le Plateau
Paris

Photo : Martin Argyroglo

Julien Carreyn

NOVA EMPORIA
Argumentum :
Aestivis temporibus, Lutetia derelinquitur.
Peregrini in capite Gallorum congregantur.
Parisii ad suburbia provinciasque proficiscuntur.

 

Vernissage – mercredi 2 juillet à partir de 18h

 

Invité par le frac ile-de-france, à investir, d’une part, la vitrine de son antenne culturelle, d’autre part les Vitrines sur l’art aux Galeries Lafayette,  Julien Carreyn envisage cette double exposition comme la possibilité d’un déploiement de son univers visuel.

Pour cette présentation d’images, il s’agit ainsi de jouer à partir des codes de la vitrine, sur différents registres paradoxaux : montrer / cacher, séduire / mettre à distance… L’artiste prend en compte la fonction des lieux et leurs particularités, comme les reflets de la lumière sur les vitres, les qualités de sols et de murs … et fait de ces présentations une sorte de drugstore singulier, offert aux passants. Celles-ci s’appuient notamment sur des éléments de treillage, un motif dont l’imaginaire renvoie au monde des jardins d’hiver tout comme à l’histoire des vitrines, frisant avec le désuet.

La présentation des images en formats petit et moyen demande une attention particulière et incite à s’approcher pour les percevoir, de même que la présence d’éléments partiellement visibles ou cachés. Certains textes se glissent entre les images, bribes de récits, données informatives, écritures en grec ancien… Le passant peut ainsi tisser des liens, et imaginer une sorte de fiction, entre les images, les éléments de présentation et les textes, entre les présentoirs et le contexte lui-même de la vitrine. L’ensemble des éléments rassemblés forme une composition précisément orchestrée par l’artiste, une organisation délicate de différents signes. Les deux présentations sont envisagées l’une en écho de l’autre, avec une incitation faite au public de circuler de l’une à l’autre.

La pratique artistique de Julien Carreyn est basée sur la fabrication d’images, les modes d’apparition, d’organisation, de classement et de montage des images revêtant une importance particulière. Réalisées sur des supports divers et au moyen de multiples techniques, toujours actuelles ou aujourd’hui menacées d’obsolescence – dessin, photographie, peinture, impression, sérigraphie, livre… – ses images apparaissent dans des formats différents, plutôt petits ou moyens – carnet de note, carte postale, format US ou encore fanzine.

Abstraction et figuration cohabitent dans des compositions au style précis et hyperréaliste, souvent contredit par des effets (un traitement flou ou colorisé par exemple) produisant de l’irréalité et du mystère. Elles sont mises en scène au cours de séances avec des modèles vivants ou réalisées plus spontanément. Elles ont comme références l’histoire de l’art classique ou contemporain, mais ont aussi à voir avec des cultures plus populaires ou étranges.Les grands genres (portrait, paysage…) semblent ainsi traités sur un mode trivial, celui d’une série Z à la française par exemple.La quête d’une beauté du geste voire d’une prouesse technique s’accompagne d’une attention pour l’exposition et d’une approche par série, donnant une dimension conceptuelle au travail.

Tout en revendiquant la croyance en une « puissance » ou une « aura » de l’image, Julien Carreyn subvertit joyeusement les notions de bon goût et de « style à la française », aussi bien que certains stéréotypes de l’art contemporain. A une époque marquée par le « tout image », l’artiste, à la fois esthète et amateur/connaisseur, confère une forme de singularité à ce médium devenu aujourd’hui galvaudé et construit un monde produisant des effets de trouble et d’onirisme.

 

La vitrine
L’antenne culturelle
22 cours du 7e art
75019 Paris

 

Les vitrines sur l’art
Magasin coupole, boulevard Hausmann
75009 Paris
Du lundi 7 au mercredi 30 juillet 2014