Le Plateau
Paris

Antoine Proux, A FOND LA FORME..., 2022 © Antoine Proux

Antoine Proux

Chaque mois, la vitrine de l’antenne (l’espace culturel et pédagogique du plateau) accueille un nouveau projet artistique pensé en lien avec les expositions du plateau, la collection du frac île-de-france et ses actions pédagogiques.

 

Antoine Proux

A FOND LA FORME…

Vernissage  mercredi 06.04 – 19h–21h

à l’Antenne culturelle

(en même temps que le Plateau-apéro) 

“Le sujet s’éloigne du verbe… et le complément direct vient se poser quelque part dans le vide.” Samuel Beckett

« Un jour je trouverai les mots justes, et ils seront simples ». Jack Kerouac

Antoine Proux (né en 1984), vit et travaille à Toulon et Paris. Diplômé des Beaux-arts de Tours, il conçoit des œuvres sculpturales et des dispositifs prospectifs qui créent des systèmes de correspondance entre objet, action et écriture.

En linguistique, le signifié désigne la représentation mentale du concept associé au signe, tandis que le signifiant désigne la représentation mentale de la forme et de l’aspect matériel du signe. En s’appuyant sur cette valeur tautologique, l’artiste transpose ou confronte des principes de construction littéraire à des formes plastiques, créant des espaces narratifs ouverts et discursifs.

Jouant du vocabulaire lié au sport, des codes de l’art minimal et du langage théâtral, l’installation A FOND LA FORME…  conjugue, non sans humour, des pratiques protéiformes : sculpture, mise en scène et écriture.

Agissant comme un stimulus, le célèbre slogan publicitaire « A FOND LA FORME », point de départ de l’installation, devient le motif récurrent du texte, la rengaine qui permet le développement d’une écriture organique sans ligne d’arrivée. Du plafond au sol, le texte fonctionne comme une cascade, une chute de mots au débit continu rappelant le langage parlé.

 

Le texte est une suite de didascalies donnant des indications sur l’espace et le temps, sur l’action, ainsi que sur l’identité d’une forme pensante et parlante, non genrée, nommée L, qui s’incarne dans le tapis de gymnastique.

Les formes, les objets, le texte sont compris ici à la fois comme processus et résultats. Dans un mouvement d’aller-retour entre le texte et l’objet, le public anime le tapis de gymnastique en lui donnant voix silencieusement.

Au fur et à mesure que le texte s’écoule, le « pronom » s’évapore, nous laissant libres de choisir le scénario. Il est possible de continuer à conjuguer les verbes à l’indicatif mais ils peuvent également être utilisés à l’impératif, ordonnant de penser, de parler (…), de jouer un rôle…

 

Portfolio de l’artiste