Le Plateau
Paris

Ellie Ga, capture du film Gyres 1-3, 2019 © Ellie Ga

L’Homme aux cent yeux (la revue) : Ellie Ga

Ellie Ga
Gyres
12.03.19 à 19h30 

 

En océanographie, les gyres ou tourbillons océaniques (gyros, en grec : un cercle, un anneau) sont une combinaison de vents et de courants qui produisent des tourbillons d’eau dans l’océan. Des débris sont souvent pris dans ces gyres, et lorsque les gyres les  libèrent, ils échouent sur le rivage.

La nouvelle installation vidéo Gyres d’Ellie Ga tisse des récits interconnectés qui mettent l’accent sur les divers objets qui s’échouent. Gyres est une série de courtes vidéos composées d’une centaine de photographies transparentes filmées sur deux tables lumineuses et d’un récit en voix off de l’artiste qui parcourt une série d’expériences, de conversations et de géographies.

Nous entendons parler d’un océanographe qui utilise les débris des déversements de conteneurs pour cartographier la circulation des tourbillons océaniques du Pacifique. De façon similaire, les débris issus du tsunami de 2011 au Japon permettent de reconstituer la manière dont les espèces envahissantes ont pu traverser les océans. Gyres met le spectateur en présence d’histoires et d’objets provenant de migrations forcées à travers la mer Égée. On entend parler de rituels de lancement de messages dans des bouteilles et de l’offrande de chaussures en métal pour apaiser l’archange Michael sur ces mêmes îles grecques. Les gens se retrouvent sur des rivages lointains seulement pour s’entendre dire qu’ils n’y ont pas leur place. Les objets qui se retrouvent loin de leurs origines sont ramassés par des batteurs de grève (« ratisseurs de plage ») et exposés. Dans Gyres, les narrations s’élaborent au fil des conversations et rencontres fortuites. Chaque conversation s’imbrique dans une autre. Les lieux s’entremêlent.

Dans ce nouveau travail, Ellie Ga explore la façon dont les débris flottants peuvent évoquer ce qui est laissé derrière eux et ce qui ne cesse de refaire surface.