Le Plateau
Paris

Nos désirs liquides

Boy/ Girl with Arms Akimbo, Art Without Ego, 1989

Une programmation de Gina Fistamante pour le collectif féministe Les vagues

Une journée de projections, discussions, performances rassemblant des artistes, chercheuses et chercheurs, activistes autour du féminisme pro-sexe

 

12h-22h
• programmation de films par Gina Fistamante
&
• projection de films en boucle :
– Annie Sprinkle et Carol Leigh, Herstory of Porn (1999)
– Annie Sprinkle, How to be a Sex Goddess in 101 Easy Steps (1989)
Interstices : diffusion de textes et poèmes lus par Julie Béna (12h / 15h30 / 17h15 / 18h15 /19h45)

12h-15h
Réception féministe des productions pornographiques et pornographie queer dans le champ artistique et institutionnel
• 12h : Florian Vörös «Fétichisation de la différence et politique du regard»
• 12h30 : projection de Smooth (2008) de Catherine Corringer
• 13h : Zarra Bonheur (Rachele Borghi  avec France Kanaan) «Pornactivisme partout : performer les savoirs»
• 14h : discussion entre Rachele Borghi, Catherine Corringer, Thibaud Croisy, Florian Vörös, animée par Sophie Orlando

15h-15h30
X comme niquer (2018) de Laetitia Paviani

15h30-17h15
Travail du sexe, féminisme et institutions artistiques
• 15h30 : extrait d’entretien entre Alberto Sorbelli et Guillaume Dustan en 2001
• 15h45 : Scarlot Harlot’s Interstate Solicitation Tour, archive vidéo de 1991 : Scarlot Harlot, ACT UP et P.O.N.Y. (Prostitutes of New York) engagent une action de désobéissance civile à Wall Street.
• 16h : présentation de Maïa Izzo-Foulquier : “le féminisme pute”, et discussion avec Oélia Gouret et Olga Rozenblum
• 16h15 : présentation de Maïa Izzo-Foulquier : «le féminisme pute» et discussion avec Oélia Gouret, animée par Olga Rozenblum
• 17h : projection du film Camp Misandre (2017) de Oélia Gouret

17h30-18h15
• Musique et film de Lili Reynaud-Dewar
et Hendrik Hegray

18h15-19h45
Le cabaret contemporain comme lieu d’un activisme pro-sexe
Discussion entre Vaslav de Folleterre/Olivier Normand (La troupe de Madame Arthur) et Martin Dust (Le cabaret de poussière), animée par Isabelle Alfonsi

20h00-20h30
Performance de Marianne Chargois, Golden Flux

20h30-21h
Concert de Zelda Weinen, Wedding Blues

21h-22h
Projection d’une sélection de courts-métrages par WHAT THE FUCK ? FEST¨¨!

Entrée libre dans la limite des places disponibles. Attention, l’exposition A Study in Scarlet ne sera pas visible dans sa totalité.

 

Nos désirs liquides, une programmation de Gina Fistamante pour le collectif féministe Les vagues

L’exposition A Study in Scarlet inspirée par Cosey Fanni Tutti, organisée par Gallien Dejean au Plateau FRAC Ile de France, est l’occasion pour nous, collectif féministe, de rassembler des artistes, chercheuses et chercheurs, activistes autour du féminisme  pro-sexe, afin que leurs paroles, formes et pratiques critiques investissent l’espace d’exposition.

Les sex wars états-uniennes du début des années 80 sont restées lettre morte en France. L’absence de débat a fait freiné l’émergence des études pornographiques dans l’université française, aussi bien que la possibilité pour les artistes (et performeur·euse·s) de s’inscrire dans une tradition esthétique et politique dont Cosey Fanni Tutti en Grande Bretagne (exposition Prostitution à l’ICA, 1976) ou Annie Sprinkle aux Etats-Unis (performance Public Cervix Announcement) ont été des actrices importantes.

Le discours sur le sexe dans l’art peut aujourd’hui être accaparé par une pensée réactionnaire qui prône le libertinage et le « droit d’être importunée », confondant liberté et violences sexuelles et opposant une tradition française du « libertinage » à un soi-disant « puritanisme » anglo-saxon. Ce retour de bâton rhétorique témoigne d’une grande ignorance de la richesse des pratiques queer, basées sur un accord des partenaires, quel que soit leur genre, le refus des distinctions homo/hétéro et des hiérarchies établies entre les désirs sexuels, comme l’anthropologue états-unienne Gayle Rubin le formule dans son texte « Penser le sexe » (1984) et comme l’ont popularisé en France notamment les écrits de Sam Bourcier, Paul Preciado, Guillaume Dustan et Virginie Despentes. La création de la revue Porn Studies (2014) assoit désormais l’institutionnalisation d’un champ critique développé dès les années 1980. L’heure est à l’usage de méthodologies pornactivistes dans la production des savoirs artistiques, militants et académiques.
C’est donc un festival sexe-positif que nous proposons, qui transformera le Plateau en lieu de discussions, de projection et d’expression féministe, queer et transformiste.

 

Gina Fistamante, pour Les Vagues
Le groupe de travail Les Vagues est un collectif féministe. Composé de professionnelles des arts visuels, il se réunit pour penser et mettre en œuvre les articulations entre le monde de l’art, l’histoire de l’art, la culture politique et le militantisme d’un point de vue situé. Le collectif recense, donne de la visibilité aux outils du changement positifs et porte des pratiques professionnelles féministes égalitaires, soucieuses de la justice sociale.
Pratiquer une épistémologie féministe intersectionnelle au sein du champ de l’art revient à mettre au travail les formats, les discours, les outils des sciences sociales (histoire de l’art, sciences politiques, philosophie, cultural studies) du milieu militant (décolonial, LGBTQI+, queer, afroféministe) dans les écritures et les modalités de l’art.