Hors les Murs

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Paris Habitat
Tiphaine Calmettes
Séverine Hubard

En 2017, dans le cadre du programme du budget participatif, Paris Habitat a initié une grande consultation auprès de tous les habitants des cités Porte de Chatillon (14ème) et Lefebvre-Dantzig (15ème) pour connaître leurs idées afin d’améliorer leur cadre de vie commune.

Ensemble, ils ont formulé l’envie d’imaginer une programmation culturelle pour l’une et des moments festifs et conviviaux pour l’autre.

La réalisation de ce programme a été confié au frac île-de-france qui a invité les artistes Tiphaine Calmettes et Séverine Hubard à initier ces programmes pour et avec les habitants.

 

Coordination du projet : Émilie Renard 

 

⤷     Séverine Hubard 

La borne
« Imaginer une programmation culturelle »

 

© Séverine Hubard

 

Inauguration vendredi 02.10.20.

 

Entrée libre 

85 Boulevard Lefebvre, 75015 Paris
Terrain à droite face à l’entrée

 

La borne serpente à travers le jardin d’une cité d’habitations située dans le 15° arrondissement. Son tracé suit le dessin hasardeux d’une ficelle faite de courbes, de boucles et d’un nœud plus dense. La borne est électrique : jalonnée de prises, elle s’illumine à la tombée de la nuit. Sa ligne blanche survole alors le vaste espace sombre entre deux barres ponctuées de carrés lumineux habités. De jour ou de nuit, on peut l’arpenter, s’y asseoir, s’y brancher et de là, observer alentour ou bien attendre que quelqu’un·e s’avance sur le nœud, s’y arrête un instant. Il se passera alors forcément quelque chose, sur cette petite scène discrète, ajustée à des numéros solos : un spectacle furtif, d’une seule personne, destiné à celles et ceux qui sont là ou à personne ou à soi-même, un spectacle qui peut être sans intention. La borne est une sculpture horizontale, un outil commun, un espace disponible où chacun·e peut partager une part de soi avec d’autres.

Séverine Hubard a d’abord répondu par un geste inaugural en installant une borne électrique publique, dans l’enceinte de la cité. Implantée dans un jardin alors inaccessible, cette borne donnerait accès à du son, de la lumière, des images, et pourrait ainsi créer des événements. Elle s’est aussi adressé aux habitant·e·s : qu’est-ce que la culture pour vous ? Quelle culture portez-vous en vous ? Qu’aimeriez-vous partager avec vos voisin·e·s ? Quels morceaux choisis : une chanson, une histoire, une anecdote, une mélodie, un pas de danse, un saut, un tour de magie, une recette, un langage ou les bribes d’une langue inventée ? Depuis cette borne initiale, de ces questions lancées en l’air, une piste serpentine s’est déployée au dessus du sol d’un jardin enfin accessible, pour ouvrir sur une petite scène, surface suffisante pour partager ses trésors personnels et immatériels alentour. Avec La borne, Séverine Hubard propose aux habitant.e.s un outil pour créer à leur tour des situations de rencontre et de partage.

Comme pour initier un rendez-vous régulier, aux premiers jours des mois de février, mars, avril et mai, Séverine Hubard propose un programme qui mêle des solos réalisés à la fois par des habitant·e·s et des invités surprises.

La borne est une œuvre ouverte, un espace commun à occuper, qui prend tout son sens sous les pieds des voisin·e·s, qu’ils et elles soient spectateur.ice.s ou acteur.ice.s, côté parcours ou côté scène.

 

 

⤷     Tiphaine Calmettes

LE GOÛT DES RÉUNIONS ET DES FESTINS
Fabrication d’une vaissellothèque avec les habitants