Les Réserves
Romainville

Détail de Ibrahim Meïté Sikely, The Five Marvelous Neighbors from the 5th Floor, 2022, Collection Frac Île-de-France © Photo : Aurélien Mole

Vieilles coques & jeunes récifs

Une proposition curatoriale de Céline Poulin et Alicia Reymond

avec des œuvres d’Alex Ayed, Jimmy Beauquesne, Bruno Botella, Eglė Budvytytė, Nina Canell, Nicolas Faubert & Mona Young-eun Kim, Garance Früh, Robin Girod, Hedwig Houben, Camille Juthier, Taus Makhacheva, Ibrahim Meïté Sikely, Tracey Moffatt, Isadora Neves Marques, Ceylan Öztrük, Clara Pacotte, Hatice Pinarbaşi, Prune Phi, Camilo Restrepo, Colin Self, Ketty Steward & L. M. Cantori, Zin Taylor, Eden Tinto Collins, Jeanne Vicerial et Laure Vigna

 et une scénographie de rita elhajj et régis badgassarian.

 

Le titre de l’exposition, Vieilles coques & jeunes récifs, évoque la métaphore du corps perçu comme une enveloppe vouée à l’entropie, potentiellement concurrencée par de beaux coraux venant la remplacer ou au contraire la ranimer.

Les corps physiques et psychiques, réels ou imaginaires, se développent en réponse à des injonctions et des nécessités de performativité, d’adaptabilité ou encore de traitements : les avancées technologiques permettent la survie comme l’amélioration de la compétitivité, dans le secteur du sport professionnel, mais aussi, plus généralement, dans toutes les sphères qui participent de ce système-monde.

La science-fiction a anticipé ces sujets et continue à inventer des corps, réels, augmentés ou fictionnels qui se situent subtilement les uns par rapport aux autres ainsi que vis-à vis de différents écosystèmes.

Le titre évoque aussi le fait que, contrairement aux idées reçues, la SF puise souvent dans des histoires très anciennes, dont les empreintes profondes qu’elles ont laissé dans les imaginaires sont dures à cerner, ce qui participe de sa capacité habile de décentrement et, là encore, de régénération.

 

Les œuvres présentes aux Réserves témoignent de dialogues qui se tissent avec d’autres entités (Tracey Moffatt), de rituels qui se performent pour les invoquer, notamment par le biais de la musique et du chant (Robin Girod, Camilo Restrepo, Colin Self). Des mythologies personnelles (Ibrahim Meïté Sikely) émergent alors via des canaux et des réseaux de perceptions et discussions alternatifs (Prune Phi) et, ultimement, de dispositifs de co-création qui les élargissent (Nicolas Faubert & Mona Young-eun Kim).

 

Quant aux œuvres (œuvres de la collection, prêts d’œuvres et productions spécifiques pour l’exposition) présentes au Plateau ont cela en commun qu’elles suggèrent, explicitement ou non, que des transformations s’amorcent. Ces dernières prennent la forme d’exercices, d’entraînements (Camille Juthier, Taus Makhacheva), d’expérimentations et de mutations tantôt fructueuses tantôt soldées d’échecs (Ceylan Östrük), qui opèrent à différents endroits, du micro au macro de corps individuels et/ou collectifs plus ou moins fictionnalisés (Jimmy Beauquesne). Avancer ou revenir en arrière, s’étirer ou se recroqueviller (Eglė Budvytytė), c’est dans cette ambiguïté et cette latence que les œuvres qui habitent cet espace se situent.

 

La manière dont les œuvres sont présentées et interagissent est le fruit d’une traduction scénographique de la théorie de la fiction-panier[1] de l’écrivaine américaine Ursula K. Le Guin, en une réflexion structurelle qui construit des récits d’assemblages, d’appuis, de supports, d’articulations, de décalages, de déséquilibres et de tensions. Cette scénographie, imaginée par rita elhajj et régis badgassarian, invite à repenser le rôle d’éléments centraux, rigides et indissociables des architectures qu’ils soutiennent, comme les piliers porteurs, tout en mettant en lumière comment les œuvres conservent leur propre autonomie, au sein de ce corps scénographique mais aussi de l’institution.

Comme un sac réversible ou deux temps d’une même histoire non linéaire, l’exposition se visite du Plateau aux Réserves ou inversement, et les visiteurs et visiteuses sont invités à emprunter les chemins de lectures et d’interprétations qu’ils et elles veulent, en lisant, en regardant, en écoutant, en touchant, en s’asseyant sur ce qui est à disposition, bref à éprouver à leur manière ce qui les entoure.

 

[1] Le texte traduit en français est disponible en ligne : https://www.terrestres.org/2018/10/14/la-theorie-de-la-fiction-panier/

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Cette double exposition s’inscrit dans le cadre du projet territorial éponyme, impliquant plusieurs lieux partenaires en Île-de-France.

Un projet réalisé à l’occasion de La Métropolitaine, Rendez-vous international d’art contemporain de la Métropole du Grand Paris, organisé en collaboration avec le réseau TRAM Paris / Île-de-France du 4 mai au 15 septembre 2024.

Projets hors les murs :

Devenirs hybrides, tournée du MuMo en Île-de-France, Normandie et Hauts-de-France avec une exposition imaginée par le Frac Île-de-France du 3.06 au 27.09.24

Le vacarme du cœur, exposition personnelle de Laurie Charles au Domaine de Chamarande (91) du 25.05 au 22.09.24

La Chambre à échos : Vieilles coques et jeunes récifs, au Centre d’art contemporain de La Ferme du Buisson, Noisiel (77) du 17.03 au 28.07.24

Sport en banlieue parisienne, au Musée d’Histoire Vivante, Montreuil (93) du 18.05 au 29.12.24

Nicolas Faubert et Mona Young-eun Kim (présentée aux Réserves) projet collaboratif avec le CAC Brétigny, Brétigny-sur-Orge (91)

Expositions et workshops au printemps 2024 avec le Collège Françoise Héritier, Noisy-le-Sec (93) et le Lycée Antoine de Saint-Exupéry, Créteil (94)

Workshop avec le Centre Inter-Médiathèque de l’APHP (75)

 

Journal de l’exposition

 

Télécharger le journal de l’exposition

Rendez-vous

 

Vernissage

Samedi 16.03.24 au Plateau (16h-18h),

puis au Réserves (18h -21h)

 

Ouverture exceptionnelle les dimanches 28.04, le 26.05, le 07.07 et le 21.07

 

Lancement de La Métropolitaine

Samedi 04.05

Un après-midi de performances proposé par Alicia Reymond, commissaire de l’exposition.

La Métropolitaine, Rendez-vous international d’art contemporain de la Métropole du Grand Paris, organisé en collaboration avec le réseau TRAM Paris / Île-de-France du 4 mai au 15 septembre 2024.

 

Nuit Blanche

Overdanse : le marathon de la danse

Samedi 01.06, de 14h à 00h

Un projet de l’artiste Tony Regazzoni.

Gratuit, inscription sur Reservio et au 01 76 21 13 33

 

Paris 1924 – 2024

Samedi et dimanche 06 et 07.07.24

Performances, workshops et rencontres.

 

Visites guidées 

Tous les samedis à 16h

Gratuit sans réservation

 

Rendez-vous enfants

 

Coques sportives*

Mercredis 10.04 et 17.07.24

De 14h30 à 16h30

En t’inspirant des équipements de sport, fabrique des prothèses qui te donneront l’air d’un robot, d’un animal ou d’un superhéros.

 

Balade à vélo en famille *

Mercredi 17.04.24, de 14h30 à 17h30

Dès 8 ans

Après avoir découvert l’exposition au Plateau, le groupe ralliera les Réserves à vélo pour un goûter suivi d’un atelier de pratique en lien avec l’exposition.

Sur réservation (RDV au Plateau)

 

Parkour !*

Samedi 04.05 et samedi 06.07.24

De 14h30 à 16h30

Crée des obstacles-sculptures puis expérimente ton parcours sportif à la manière des athlètes !

  

Nuit blanche*

Overdanse avec les Kidz

Samedi 01.06.24, de 14h à 18h

Lors d’un après-midi festif, le Frac se transforme en piste de danse géante pour une compétition unique : celui qui danse le plus longtemps gagne !

 

Nouveaux étendards*

Mercredi 10.07.24, de 14h30 à 16h30

Et si on se réappropriait les valeurs promues par le sport ? Enfants et parents réaliseront des drapeaux en tissus à l’image de leurs nouvelles devises.

 

*Rendez-vous gratuit

Inscription sur Reservio ou au 01 76 21 13 33

 

Dossier pédagogique

 

Télécharger le dossier pédagogique de l’exposition Vieilles coques & jeunes récifs

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